samedi 29 août 2009

Click * five *


.../...


Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime

Tirés comme par un aimant,

Se retournent docilement

Et que je regarde en moi même,


Je vois avec étonnement

Le feu de ses prunelles pâles,

Clairs fanaux, vivantes opales,

Qui me contemplent fixement.


.../...


Extrait: "Le chat", Charles BAUDELAIRE


A (re)lire "Les fleurs du mal"

Mon préféré: "Tristesse de la lune"

Mon oral de français en 1999: "Chant d'Automne"


Pix: "P'tit Fléo" par Mademoizelle E', Juillet 2009

mercredi 26 août 2009

Escape [ MUSE ]


Doris Lessing a obtenu le Prix Nobel de littérature en 2007. Je ne fais pas partie de ces lecteurs qui attendent qu'un livre soit estampillé d'une étiquette rouge mentionnant Prix truc ou Prix machin mais là ça m'a permis de découvrir une écrivain et plus particulièrement d'être touchée par « Journal d'une voisine ».
Veuve sans enfant, Jane Somers approche de la cinquantaine et mène une carrière professionnelle brillante(rédactrice en chef d'un magazine londonien). En haut de l'échelle sociale, en proie à des réflexions humaines, elle va faire la connaissance de Madie à la pharmacie. Madie est une personne âgée, vivant seule et il ne serait pas vain de substituer le terme « vivre » par « dépérir », à qui Jane va rendre un service, et un deuxième jusqu'à en devenir dépendante. A la manière du renard et du Petit Prince, ces deux êtres vont s'apprivoiser, se découvrir et s'apprécier. Cette rencontre nous est relatée par Jane, tantôt cynique (pour ceux et celles qui ont connu les maisons de retraite, on y retrouve l'odeur rien qu'en lisant), tantôt ironique mais tout simplement humaine dans son regard portée sur la vieillesse.

Paradoxalement moi qui peste fréquemment contre les vieux, ce livre m'a émue et fait réviser mon jugement. J'avoue qu'Alice, ma gentille voisine de 84 ans, y a également contribué. Alors oui ça m'énerve toujours autant que je vais chez Monop' à 20h parce que j'ai beau finir à 16h30, mon établissement étant atteint de réunionites aigües (et inutiles aussi), et que je vois la queue de p'tits vieux en caisse avec des caddies pleins et que je poireaute avec ma boite de thé ou mon paquet de gâteau (1- si je faisais une liste de courses je n'oublierai pas l'essentiel 2- si je n'étais pas aussi gourmande et déprimée en sortant du boulot je ne me jetterai pas sur des gâteaux mais ça n'excuse pas les p'tits vieux!). Comprenons qu'entre Les feux de l'amour et Questions pour un champion il y a tout un tas de séries allemandes...20h devient donc l'heure idéale pour faire ses courses, sauf pour les fans de Laurence Ferrari! Je pourrai dresser le même constat pour la poste, la SNCF (« mais comment ça il faut prendre 3 trains??? Ce n'est pas direct? Et mes bagages?... »)et le bus 95 qui se transforme en bus gériatrique aux heures de pointe! Oui mais généralement la personne âgée est seule et on a beau apprécier la solitude, on comprendra que communiquer avec Julien Lepers ou l'inspecteur Derrick n'a rien de très jouissif...
Prenons Alice...3 petits coups de sonnette (c'est notre code entre voisines), juste un service à demander et hop me voilà embarquer pour une heure de parlote et tu sais quoi? J'adore ça! Parce qu'Alice vit depuis 1946 dans l'immeuble, parce que les vieux ont raison « la vie d'avant c'était autre chose »(et quand elle vous en parle ça laisse rêveur), parce que s'asseoir sur son vieux dessus de lit et regarder des photos tout en l'écoutant narrer des anecdotes ça vous montre à quel point la vieillesse est richesse et sagesse, parce que c'est amusant de papoter sur la psychologie du chat (Uto-chat qu'elle garde à chaque vacances, Cookie le chat de sa petite fille qu'elle garde fréquemment) parce qu'elle a lu tel ou tel article dans Télé 7 Jours, parce que dans le fond Alice est une personne attachante, intéressante, dont le fils vit loin et qui s'occupe de son frère âgé de 82 ans qui vit également sur notre palier. Alice c'est un peu ma grand-mère par procuration (la mienne étant un vrai légume depuis son AVC) à qui je me confie et qui écoute sans juger... et soyons honnête: les « de mon temps », « c'était mieux avant » peuvent être pénibles mais restent supportables et dépourvus de tout bêtise humaine. Il est mille fois plus intéressant de discuter avec une Alice qu'avec un mec péteux qui croit vous donner des leçons de vie alors qu'il n'y connait rien. Fondamentalement on va tous passer par là non et on aspire tous à garder un peu de dignité non?

A lire: Les Carnets de Jane Somers par Doris LESSING
Tome 1 " Journal d'une voisine"
Tome 2 "Si vieillesse pouvait"

Pix: "Les vieilles" par Francisco de GOYA


vendredi 21 août 2009

Click * four *


"Une gare est un lieu magique. Aucun bâtiment public, je le crois, n'est davantage ouvert sur la rue , aucun lieu de rencontre n'est plus bruyant que celui-là. Attentes et précipitations y cohabitent dans une sorte d'indifférence générale. Les ruptures et les retrouvailles s'y côtoient sans pudeur. Les gares sont des villes en plus petit, au coeur des grandes villes. On y pleure, on y rit. Leurs façades de collèges, surmontées d'horloges géantes, protègent de vastes halls où se croisent sans préséance particulière les professionnels du rail, les habitués du train et les néophytes du voyage. Là se mêlent les ponctuels et les prudents, les retardataires qui courent et les démunis qui les interpellent. Là se distinguent les précautionneux avec leurs lourds bagages, et les aventuriers mains libres et sac à dos. Les gares, enfin, hébergent toutes sortes de commerces, abritent les peines et les joies de la vie ordinaire, au milieu d'incessantes allées et venues qui donnent le tournis, comme un mouvement perpétuel. Tout y est essentiel, rien n'y semble important."
... et moi j'adore les ambiances de gare pour toutes ces raisons là...
Extrait: "Le Livreur", Philippe LANGENIEUX-VILLARD
Pix: "Stazione di Milano" par Mademoizelle E', juillet 2008

Without you I'm nothing [PLACEBO]





Quitte à me répéter: quoi de plus fidèle qu'un livre? Un chien sans doute mais en bonne parisienne qui vit en appartement je me satisfais d'un chat... mais si on y réfléchit bien construire une bibliothèque dans un 25m² ça peut devenir aussi suicidaire que de posséder un chien en appartement! Et pourtant, sans ma bibliothèque je me sens perdue.
Quel bonheur d'avoir eu cette ouvrage « Des bibliothèques pleines de fantômes » pour mon anniversaire ou comment conjuguer l'amour des livres et l'amour de la lecture!
Ainsi « après le plaisir de posséder des livres, il n'y en a guère de plus doux que d'en parler » [Charles NODIER]. Dans son ouvrage, Jacques BONNET nous offre une réflexion sur la construction de sa propre bibliothèque. Ceux qui me connaissent savent que je rêve d'une pièce ronde (genre tourelle), haute de plafond, possédant pléthore d'étagères remplies de livres, ceux rangés en hauteur nécessiteraient la présence d'une petite échelle. Cette même pièce offrirait une cheminée et un rocking-chair...Mais faisons place à l'essentiel: comment classer ces ouvrages?
Etant une bibliomane-lectrice, je ne peux me faire à l'idée de revendre un livre (même en sachant que je ne le relirais pas)ou d'emprunter un roman à la bibliothèque (reflet de ma possessivité?): tout doit rester à disposition et actuellement cela doit représenter pas loin de 400 ouvrages... « Le livre est la matérialisation précieuse d'une émotion, ou une chance d'en avoir une un jour , et s'en séparer ferait courir le risque d'un grave manque »[Jacques BONNET]
Selon Georges PEREC, les classements possibles d'une bibliothèque sont:
par ordre alphabétique
par continents ou pays
par couleurs
par date d'acquisition
par date de parution
par formats
par genres
par grande période littéraire
par langues
par priorités de lecture
par reliures
par série
Fichtre! Il y a un peu de tout ça chez moi même si j'ai revisité mon classement cette année suite à un achat compulsif de 34 livres! Le rangement par ordre alphabétique va de soi! Cependant je favorisais un classement par genre avant d'avoir définitivement tranché pour trier par pays (France, Italie -avec romans en version italienne inclus-, Angleterre, USA, Grèce/Espagne/Portugal, Russie, Allemagne), néanmoins les romans policiers sont classés à part par ordre alphabétique et non par pays (logique nan?) Pendant longtemps j'ai également conservé plusieurs étagères uniquement réservées au FOLIO (parce que c'est ma collection préférée, que ces livres sont beaux, agréables à lire) mais là nouvelle interrogation: par ordre alphabétique ou par numéro affiché sur la côte comme l'ont fait pendant un temps Papa et Maman E'? Le fait est que Maman E' tient à côté un listing EXCEL répertoriant la bibliothèque des E'; listing reprenant le nom de l'auteur, le titre du livre, l'éditeur, le type de livre (romans, essais...) (non on est pas frappé de livres dans la famille E'). Mon classement par pays a donc résolu le problème! Une autre facilité: ne lisant pratiquement que des romans, un classement par genre se révèle vain. Quoique là je viens de trouver une nouvelle passion pour les sous-marins (article explicatif à venir...) et j'ai déjà acquis un ouvrage généraliste sur le sujet mais également deux romans plutôt du genre thriller ayant également ce thème. Par ailleurs je souhaite complèter tout ça avec des ouvrages plus historiques alors quoi? Oui cette collection sera rangée à part non par genre ou autre mais par thème...
Les priorités de lecture? Ah oui ma PDLAL (comprendre pile de livres à lire) trône sur mon chevet... généralement ce sont des livres neufs puisqu'il se trouve que je lis au fur et à mesure des mes achats. « Mais vous avez une méthode de lecture rapide? Oui, bien sûr, cela fait 50 ans que je passe une grande partie de mon temps à lire toutes sortes d'ouvrages, dans toutes sortes de circonstances, à toutes sortes de fins. » [Jacques BONNET] Ainsi, outre les fameuses étagères pleines de lectures passées, prévoir un chevet gardien des lectures à venir!
« Une bibliothèque que l'on monte est une vie . »[Carlos Maria DOMINGUEZ], elle est donc le reflet de notre personnalité mais comment expliquer avec quel soin et quelle patience j'ordonne ma bibliothèque alors que je suis une bordélique confirmée? « Les bibliothèques sont des êtres vivants à l'image de notre complexité intérieure. »[Jacques BONNET]

Avant de conclure, je m'amuserai à répondre aux questionnement de la quatrième de couverture de ce joli petit livre.
"Avez-vous peur de mourir dans votre sommeil, enseveli sous l'écoulement de votre bibliothèque?"
Depuis que je me suis empalée le pied sur une prise électrique, je minimise ce genre de risque...donc point d'étagères de livres au dessus de mon lit...du moins tant que j'ai assez d'espace. Si un jour je devais en arriver là, je ne ferai point confiance à mes piètres talents de bricoleuse mais après tout n'est-il pas préférable de mourir ensevelis sous des livres que de mourir dans sa classe???
"L'accumulation de livres ne met-elle pas en danger l'existence même de votre famille?"
Hum le choix est vite fait: des livres, des livres et pas d'enfants...c'est sans doute une chance de ne pas ressentir ce besoin de maternité! Mais c'est également une chance d'être avec quelqu'un qui comprend cet engouement, qui le partage et qui ne vous le reproche pas!
"Peut-on faire voisiner sur une étagère deux auteurs irrémédiablement brouillés dans la vie?"
Je ne suis pas assez érudite pour savoir si tel est le cas dans ma propre bibliothèque mais après tout n'est-ce pas là un moyen de les réconcilier?

Je vous laisse donc découvrir cette petite merveille qui revient également sur nos pratiques de lectures , nos névroses de lecteurs et toutes ces petites choses qui nous font apprécier les livres en tant qu'objets mais également en tant que compagnons.
Pour conclure: « Chacun sait qu'un bibliothécaire veille sur une bibliothèque tandis qu'un bibliophile veille jalousement sur SA bibliothèque. Qui sait en revanche, qu'un bibliomane est un amoureux des livres et qu'un bibliopathe est atteint de bibliopathie, à savoir une pathologie liée à l'amour des livres? Qui sait enfin qu'un bibliophobe déteste les livres -oui ça existe- et qu'un bibliocaste, en plus de les haïr, se fait un devoir -sacrilège- de les détruire... »[Eric POINDRON,Le magazine des Livres, Juillet-Août 2009]


Pour les curieux et/ou les passionnés: Cet été, dans le supplément du Monde, "Le Monde des Livres" revient sur le phénomène des bibliothèques.

lundi 3 août 2009

Glory Box [ PORTISHEAD ]


On m'a fait remarquer, et à juste titre, que j'affectionnais tout particulièrement la littérature féminine (entendons nous bien: des livres écrits par des romancières et non des Gossip Girl...). Il est vrai que bien souvent, ces écrivains (je ne suis pas pour une parité à tout va et le mot écrivaine m'exaspère) décrivent avec soin les méandres de la féminité mais au-delà de ça elles ont surtout une vie un peu (beaucoup?) torturée qui font d'elles des génies à part entière.

Zelda FITZERALD aurait-elle était cette héroïne déchue sans son écrivain de mari? On lui connaît un ouvrage autobiographique à ce jour « Accordez-moi cette valse » mais les rumeurs vont bon train concernant son implication dans les propres écrits de son époux. Si elle n'en est pas l'auteur, Zelda reste néanmoins une muse pour ce dernier puisqu'il semble évident que les personnages de Gloria dans « Les heureux et les damnés » ainsi que celui de Nicole dans « Tendre est la nuit » puisent leur inspiration en elle.
Tout au long de son autobiographie, nous découvrons une femme fragile et blessée, une personnalité forte et indépendante étouffée par la célébrité de celui qui partage sa vie. Elle le suivra en France mais aussi dans les affres de l'alcoolisme. La violence pour l'un, la folie pour l'autre deviendront des travers récurrents de leur vie de couple, symbole des excès des années 20. A plusieurs reprises, elle essaiera de sortir de ce rang de « femme de... » en se lançant dans de quelconques activités artistiques telles la peinture ou la danse qu'elle débutera à l'âge de 28 ans. Malgré son âge tardif, c'est dans cette discipline qu'elle s'illustrera, peu de temps, car c'est aussi au cours de cette période qu'elle connaîtra son premier internement en clinique. Le reste de sa vie sera rythmé par des aller-retour incessants dans ces cliniques et c'est dans l'incendie d' une de celle-ci qu'elle décèdera à l'âge de 47 ans.
Pour une vision plus romancée de la vie de Zelda: « Alabama song » Gilles LEROY.

Virginia WOOLF est aussi connue pour son suicide que pour ses oeuvres. Elle n'eût néanmoins pas besoin de vivre une fin tragique pour connaître la célébrité. Femme fragile psychologiquement, vivant sous la coupe d'un homme qui en essayant de la ménager ne fera qu'accentuer la folie.
Chacun des romans de Virginia nous renvoient à une part de sa personne. Ainsi « La promenade vers le phare » n'en est pas moins une oeuvre psychanalytique où l'auteur fait le deuil de sa mère disparue trop tôt; « Les années » nous renvoient aux angoisses que provoque une Europe en plein changement mais c'est avec « Mrs Dalloway » que l'on découvre le sombre abîme des petites voix qui l'habitent et le vertige du suicide.
On se fait plaisir en regardant : « The Hours »réalisé par Stephen DALDRY (ou on lit le livre éponyme de Michael CUNNINGHAM)
On veut en découvrir plus, on lit: « Virginia Woolf » par Alexandra LEMASSON, « La double vie de Virginia Woolf » par Geneviève BRISAC & Agnès DESARTHE.

Françoise SAGAN ou l'adorable petit monstre qui exaspère par tant de frivolité! On a toutes les raisons de la détester mais pourtant je ne peux m'empêcher de la voir comme une victime, sentiment renforcé à la lecture de « Madame Sagan », biographie écrite par Geneviève MOLL.
A 15 ans, j'étais été transcendée par « Bonjour Tristesse », sans doute plus par l'histoire que par l'écriture elle-même, plus par cette adolecente rebelle qui portait le même prénom que moi.
A 21 ans, « Un certain sourire » m'a fait revivre parce que comme Dominique « J'étais une femme qui avait aimé un homme. C'était une histoire simple; il n'y avait pas de quoi faire des grimaces. »
Et toutes les histoires de SAGAN sont des histoires de femmes qui avaient aimé un homme telles Lucile dans « La chamade », Béatrice dans « Le lit défait », Dorothy dans « Le garde du coeur » ou Paule dans « Aimez-vous Brahms... » Autant les histoires se ressemblent, autant leurs héroïnes ont chacune leurs traits de caractère propre. Lucile est une Emma Bovary des temps modernes qui quittera celui qui lui plaît pour plaire à tous, qui fuit le nid douillet des amoureux pour connaître une vie sociale. Béatrice, actrice amibitieuse, quand à elle joue au jeu féroce de l'amour avec son amant Edouard: passion aliénante, « je t'aime moi non plus » mais celui qui souffrira le plus n'est peut-être pas celui auquel on pense. Quand à Paule, femme de 40 ans, est délaissée par son amant et se tourne alors vers un minet de 25 ans. SAGAN nous offre là un sujet classique de trio amoureux qui se déchirent, qui se rabibochent pour mieux se faire souffrir mais rend également compte des angoisses d'une quadragénaire.
Celle qui vous parlera le mieux de ces héroïnes reste l'auteur elle-même dans « Derrière l'épaule ».
Si vous voulez lire l'histoire d'un homme qui avait aimé une femme: « Un chagrin de passage ».(preuve que les femmes ne sont pas les seules à se poser des questions existentielles!)

Maintenant, je ne saurais vous expliquer le pourquoi du comment de cet attrait. Ces femmes ont réussi là où j'aurai aimé: non pas en devenant célèbre mais en écrivant un monde féminin dénué de niaiserie, en écrivant des femmes simples bien ancrées dans la réalité, en restant femmes sans basculer dans un féminisme ravagée!

Toutes les références littéraires sont des ouvrages lus par l'auteur de cet article. Vous avez donc là matière à vous occuper pendant son absence de 15 jours pour cause de vacances à la mer... :D

Pix:" Zelda, Virginia & Françoise", source GOOGLE images

dimanche 2 août 2009

Click *three*

"...le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux ... "

A (re)lire: "On ne badine pas avec l'amour", Alfred de Musset

Pix: "La Belle et la Bête" par Mademoizelle E', Laigneville, juillet 2009

vendredi 31 juillet 2009

God save the Queen!




Parce qu'un pays qui a vu naître le fish n' chips, les Beatles, Oasis et Muse, Topshop,les chips aromatisées, James Bond et...Colin Firth ne peut être qu'un pays culturellement intéressant... En cas de doute, réouvrir quelques ouvrages de Shakespeare et déclamer dans son salon un « to be or not to be? », s'insurger contre le sort fait à cette pauvre Jane Eyre ou bien encore ressortir sa boîte de kleenex, sa machine à rêve et l'intégralité de Jane Austen voire un bon châle et ses recueils de Virginia Woolf si vous n'êtes pas dans votre phase névrotique suicidaire...
Malheureusement, vous comme moi n'êtes plus en âge de porter ses belles robes victoriennes et de croire au Père Noël, par conséquent de croire que Mr Darcy existe réellement! Alors revenons tout simplement à la réalité avec...
Jonathan COE.
J'ai découvert cet auteur en lisant « Testament à l'anglaise ». Si vous pensiez que votre famille était totalement frappée, vous allez vite relativiser en découvrant les Winshaw, riche famille anglaise possédant un manoir digne des meilleurs Agatha Christie. Un journaliste va devoir enquêter sur les membres de celle-ci à la demande de la doyenne, un peu cinglée il faut bien le dire. Ainsi, le lecteur va découvrir les secrets de cette grande dynastie et il changera d'époque au grès des chapitres.
Pour replonger dans une Angleterre des 70's et des 80's, je vous conseille de lire « Bienvenue au club » et sa suite « Le cercle fermé ». Suivez la vie d'un groupe d'ados qui va grandir en même temps que leur pays va évoluer.
Son dernier ouvrage « La pluie, avant qu'elle tombe » rompt totalement avec ses écrits précédents. COE abandonne le masque de la comédie et nous offre un roman plus intimiste avec un sujet plus grave. Ce livre m'a beaucoup fait pensé à « Va où ton coeur te porte » de Susanna TAMARO. Rosamond meurt et laisse un témoignage photo/audio destinée à Imogen. Les souvenirs refont surface et nous découvrons au fur et à mesure la destinée de trois femmes, trois générations liées par un secret douloureux. Bizarrement j'ai songé qu'Almodovar en ferait une très bonne adaption cinématographique.
Jospeh CONNOLLY.
Vous allez juste découvrir une dizaine de personnages loufoques et attachants dans chacun de ses romans. Si vous avez aimé le film « Embrassez qui vous voudrez », vous aimerez ces romans puisqu'il s'agit là d'une adaption de « Vacances anglaises » qui a par ailleurs une suite « N'oublie pas mes petits souliers ».
L'univers y est parfois brouillon avec ses moults personnages mais on se laissé facilement séduire par le père désabusé, la mère castratrice avec son époux, les enfants paumés qui profitent des déchirures parentales et les amis des amis qui viennent en rajouter une couche!
Mon préféré? « S.O.S » : l'histoire d'une famille qui part en croisière pour le meilleur et pour le pire. Voyage en huit clos où les rencontres les plus extravagantes et les flirts les plus improbables seront au rendez-vous.
A lire également: « Drôle de bazar », « Cela ne peut plus durer » et « L'amour est une chose étrange ».
…well, good reading!

Pix:"Camden Town", London, octobre 2006 par Mademoizelle E'

jeudi 30 juillet 2009

Click * two*


En réponse à Madame Zaza... Six photos répondant au "blue thème"...
1) Le Croisic, avril 2009
2) Concert de Muse, Arras, juillet 2006
3) Corniglia, juillet 2008
4) Concarneau, août 2008
5) Paris, printemps 2007
6) Basilique Saint-Dominique, Sienne, juillet 2009

mardi 28 juillet 2009

Click * one *


J'y emmènerai des livres, quelques cahiers et des crayons, un appareil photo, un feu de cheminée et une couverture pour la fraîcheur de la nuit...
" ... mais à quoi bon se demanda-t-telle, acheter de belles chaises pour les laisser se perdre ici pendant l'hiver alors que la maison, abandonnée à l'unique surveillance d'une vieille femme, ruisselait littéralement d'humidité? Peu importait; le loyer s'élevait exactement à deux pence et demi; les enfants aimaient cette maison; cela faisait du bien à son mari de se trouver à mille lieues, ou pour être précis, trois cents milles de sa bibliothèque, de ses cours, de ses disciples; et il y avait de la place pour les visiteurs. Les matelas, les lits de sangle, les fantômes décrépits de chaises et de tables dont la carrière londonienne était terminée, faisaient suffisamment l'affaire ici; et avec une ou deux photographies et des livres...Les livres, trouvait-elle, poussaient tout seuls. Elle n'avait jamais le temps de les lire..."

Pour le début et la fin: "La promenade vers le phare", Virginia WOOLF
Pix: "Les volets bleus", CONCARNEAU - août 2008, par Mademoizelle E'

dimanche 26 juillet 2009

Un jour heureuse [ La Grande Sophie ]




Mademoizelle aime les livres, peut-être bien plus que les êtres humains. Si cet objet fait preuve de bêtises, on le ferme,le range et on passe à autre chose. Quid des êtres humains qui à travers leurs bêtises énervent et exaspèrent? Un livre est un ami fidèle (d'ailleurs la fidélité est le caractère propre de l'amitié): les déceptions sont moindres, les trahisons inexistantes et dans les moments difficiles il est source d'évasion. Romanesque mais réaliste, Mademoizelle se prend au jeu (s'y perd sans doute un peu) et a bien souvent du mal à revenir dans la dimension qui est la sienne.
Rien d'étonnant qu'à 7 ans, la petite Mademoizelle rêve d'être Claude Dorsel, qu'elle parte à la recherche d'un trésor dans la propriété de ses grands-parents avec un « doudou-chien » répondant vaillamment au nom de Dagobert, fidèle compagnon et confident de ses jeux d'enfants. Quelques années plus tard, elle abandonnera Dagobert puisque la fidèle « Alice Déctective »n'a point d'animaux de compagnie, juste deux amies qui l'aident...ce que Mademoizelle n'a pas vraiment (les petites filles qui lisent et ne jouent pas à la poupée ne font pas signe d'un grand intérêt).
A 12 ans...la révélation: Simone De Beauvoir et ses « Mémoires d'une jeune fille rangée »! Mademoizelle avait trouvé: écrivain voilà! Après tout, ses boulimies de lecture l'avait entraîné à écrire quelques textes dans son enfance (un avec des animaux, un avec des Carambars...), elle excellait en rédaction actuellement (toujours lues par le professeur devant la classe ce qui ne faisait que renforcer un sentiment d'exclusion déjà bien apparent) et la vie du couple d'écrivains émerveillait l'adolescente qu'elle était. Pourquoi tous ces petits merdeux de collégiens n'étaient-ils pas des Jean-Paul Sartre capables de voir autre chose que la plastique des collégiennes?
Par la suite, Mademoizelle délaissa le genre autobiographique pour se tourner vers le personnage type de l'héroïne de roman classique: Jeanne Le Perthuis des Vauds et sa naïveté touchante, Camille et sa dévotion, l'exaspérante Madame de Rênal, les tragiques Emma Bovary, Dame aux Camélias et Anna Karénine... Naît alors une image façonnée de ces femmes incomprises tout comme Mademoizelle se sent incomprise!
Ce qui devait arriver arriva: elle menait une vie par procuration à travers ses livres, recherchant dans la vie les qualités écrites par d'autres.
A 26 ans... nouveau personnage et nouvelle révélation: Claire Forgeaud qui est aussi imprégnée de littérature que Mademoizelle, qui espérait aussi être un grand écrivain mais qui fait preuve de lucidité quand à son talent, qui refuse la médiocrité afin de se préserver, qui attend une chose inconnue. Au fil des pages, les mêmes attentes, les mêmes déceptions, les mêmes remises en questions qui aboutissent à l'unique réflexion: est-ce que ce n'est pas tout simplement ça grandir? Arrêter de fuir dans l'univers d'autrui en pensant que c'est notre univers? Ne plus croire aux espoirs que ces écrivains avaient éveillés en nous?
Ainsi, sans faire preuve de fatalisme ni de résignation, juste en ouvrant les yeux et en souriant, Mademoizelle s'est sentie heureuse...



« Je crois qu'il faudrait renoncer à des rêves surhumains, et inhumains, pour tenter de construire patiemment, un bonheur humain... La vie est très simple, vous savez, sous son apparente complexité... Il faut quelquefois avoir le courage de donner un coup de barre brusque...Ca peut faire chavirer la barque, mais ça peut aussi tout sauver... »


François Larivière à Claire Forgeaud ,Terre Promise, André MAUROIS
Pix: "La vie en rose" par Mademoizelle E'

mercredi 22 juillet 2009

Different Names for the Same Things [Death Cab for Cutie]

Réouverture d'un espace à moi...un petit jardin secret partagé qui je peux bien l'avouer m'a quelque peu manqué! Je n'ai pas été assez courageuse pour reprendre une version papier une fois Orange abandonné...et plus d'une fois les idées ont tourneboulé! Tous les démons du passé semblent être avalés par l'agrume, les nouveaux sont presque digérés et les futurs déjà en train de se créer...
Petit nuage pour grande utopie ...petits écrits pour grandes lectures ... petit espace de vie pour grands moments de folie...
Je n'ai finalement pas pu me résoudre à quitter définitivement le personnage d'Utopia...je l'ai crée, il m'a façonné, il a changé.





Pix: "A chacun sa psychanalyse" par Mademoizelle E'